· By Marie-Sophie Ruet
Comment le sur-mesure m'aide dans le développement des modèles.
Lors de mes études dans les métiers de la mode, je me suis formée au modélisme, autrement dit : l’art du patronage.
L’objectif ? Apprendre à construire des patrons précis, par moulage ou coupe à plat. Et surtout, les adapter à mon corps, sur-mesure.
Le principe est apparemment simple : on part d’un patron de buste de base, souvent un 36 ou un 38 standard, puis on ajoute et on enlève des centimètres (plutôt des millimètres d'ailleurs) pour que le patron épouse parfaitement un corps réel.
En pratique ? C’est une autre histoire.
Mes mensurations sont quasi identiques à celles d’un 38 de base et pourtant la toile ne tombait absolument pas bien sur mon corps. Parce qu’au-delà des chiffres, ce sont les volumes qui comptent. Les creux. Les pleins. Les courbes spécifiques d’un corps vivant.
Ma taille était plus marquée. Mon dos, plus cambré. Mon ventre, plus rond. Ma poitrine, plus basse. J'ai dû revoir presque tout le patronage (alors que, rappelez-vous, mes mensurations sont sur le papier, quasi identiques). Ça explique très bien la difficulté de trouver des vêtements qui nous vont dans le prêt-à-porter (mention spéciale dès que l'on a un peu de formes).
Cette expérience m'a donné envie de développer des modèles qui puissent aller à une majorité de femmes, car je prends en compte : cette taille marquée, ce ventre arrondi, ces hanches présentes.
Hier, une femme atteinte d’endométriose a essayé le pantalon Corazón. Elle m’a dit qu’elle pouvait le porter sans être comprimée pendant ses crises.
C'est le plus beau des retours, et de voir mes modèles adoptés du XS au XL, c’est ma plus grande fierté.